BURKINA FASO


Burkina Faso


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Le Burkina Faso, littéralement « Pays des hommes intègres » aussi appelé Burkina (/buʁ.ki.na/ en alphabet phonétique international), anciennement République de Haute-Volta, est un pays d'Afrique de l'Ouest sans accès à la mer. Il est entouré par : le Mali au nord et à l'ouest, le Niger à l'est, le Bénin au sud-est, le Togo et le Ghana au sud et la Côte d'Ivoire au sud-ouest.
La capitale Ouagadougou est située au centre du pays. Le Burkina Faso est membre de l'Union africaine (UA) et de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO). C'est l'un des dix pays les moins développés du monde, avec un indice de développement humain de 0,343 en 2012.



Étymologie[modifier | modifier le code]

Ancienne colonie française, la Haute-Volta obtient l'indépendance le . Le nom actuel du pays, Burkina Faso, date du , sous la présidence du révolutionnaire Thomas Sankara. Combinaison de deux mots dans deux langues principales du pays, il signifie « la patrie des hommes intègres » — burkina se traduisant par « intégrité, honneur » en moré, et faso se traduisant par « territoire, terre ou patrie » en dioula. La Constitution nationale[5] nomme les habitants du Burkina Faso les Burkinabè (mot invariable en genre et en nombre), où le suffixe se traduit par « habitant » (homme ou femme) en peul. Le choix de ce mélange de langues (fondé sur trois langues ayant le statut de langues nationales avec le français) dans la dénomination du pays et de ses habitants traduit la volonté d'unification d'une société multi-ethnique (plus de 60 ethnies)[6]. Dans la francophonie, les habitants du Burkina peuvent être désignés comme Burkinabè (mot invariable en genre et en nombre), ou Burkinabés et Burkinabées[2].
On utilise Burkina, Faso ou Burkina Faso dans les usages courants, et Burkina Faso dans les usages officiels. D'après la constitution du Burkina Faso, « le Faso est la forme républicaine de l'État »[5]. Le terme « Faso » remplace donc le terme « République » : « République du Burkina Faso » ou « République du Burkina » n'existe pas. De même on utilise officiellement « président du Faso » au lieu de « président de la République ».

Histoire[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Histoire du Burkina Faso.
Carte du Burkina Faso
500 km
1:19 581 000
City locator 1.svg Capitale nationale du Burkina Faso
City locator 2.svg Chef-lieu de région > 100 000 hab.
City locator 3.svg Autre chef-lieu de région
 v · d · m 
BURKINA FASO

Période préhistorique[modifier | modifier le code]

Comme pour tout l'ouest de l'Afrique, le Burkina Faso a connu un peuplement très précoce, avec notamment des chasseurs-cueilleurs dans la partie nord-ouest du pays (12 000 à 5 000 ans avant l'ère chrétienne), et dont des outils (grattoirs, burins et pointes) ont été découverts en 1973. La sédentarisation a apparu entre 3 600 et 2 600 avant l'ère chrétienne avec des agriculteurs, dont les traces des constructions ont laissé envisager une installation relativement pérenne. L'emploi du fer, de la céramique et de la pierre polie s'est développé entre 1 500 et 1 000 avant l'ère chrétienne, ainsi que l'apparition de préoccupations spirituelles, comme en témoignent les restes d'inhumation découverts.
Des vestiges attribués aux Dogons ont été découverts dans la région du centre-nord, du nord et du nord-ouest. Or ceux-ci ont quitté le secteur entre le XVe et le XVIe siècle pour s'installer dans la falaise de Bandiagara. Par ailleurs, des restes de murailles sont localisés dans le sud-ouest du Burkina Faso (ainsi qu'en Côte d'Ivoire), mais leurs constructeurs n'ont à ce jour pas pu être identifiés avec certitude. Les ruines de Loropéni, situées près des frontières du Togo et du Ghana, sont aujourd'hui reconnues site du Patrimoine mondial.

Période précoloniale[modifier | modifier le code]


Une femme Peule au Burkina Faso.
Avant la colonisation, le territoire actuel du Burkina Faso était partagé entre différents royaumes ou chefferies[7] :
  • le Gurma, pays des Gurmantché et des Bemba ;
  • le Mossi, pays des Mossi ;
  • le Gwiriko, pays des Bobo-Dioulas ;
  • le Liptako, pays des Peuls, des Haoussas et des Bella. On oublie souvent la période des Amoravides et Ibn tachfine ; il y a des récits historiques qui détaillent les conquêtes amazigh islamiques ayant fait allégeance au califat de Bagdad (Abbaside) qui étendirent le royaume almoravide jusqu'aux portes du nord du Congo[réf. nécessaire].
On trouve peu de témoignages sur cette époque au Burkina Faso. Toutefois, une chronologie des royaumes mossi existe.
Les Européens ont eu peu de contacts avec le Mossi, ainsi que l'on désignait ce territoire, et ils se sont produits peu avant la colonisation. Le compte-rendu Du Niger au Golfe de Guinée du voyage de Louis-Gustave Binger (1856-1936) relate son séjour, en juin 1888, chez Boukary, le frère du Moro Naba Sanem de Ouagadougou. Lequel Boukary devait devenir le Moro Naba Wobgho qui résista aux Français, avec des moyens bien limités devant leurs armes modernes. Binger décrit un royaume organisé suivant un système féodal[8].

Cascades de Karfiguela au sud-ouest du pays.

Période coloniale[modifier | modifier le code]

En 1896, le royaume mossi de Ouagadougou devient un protectorat français. En 1898, la majeure partie de la région correspondant à l'actuel Burkina Faso est conquise. En 1904, ces territoires sont intégrés à l'Afrique-Occidentale française au sein de la colonie du Haut-Sénégal et Niger.
De nombreux habitants participèrent à la Première Guerre mondiale au sein des bataillons de tirailleurs sénégalais. En 1915 et 1916 ont lieu la guerre du Bani-Volta pour protester contre les recrutements forcés. Près de 30 000 personnes furent tuées par les troupes de l'Afrique-Occidentale française. Le , Édouard Hesling devient le premier gouverneur de la nouvelle colonie de Haute-Volta. Celle-ci est démembrée le et le territoire est partagé entre la Côte d'Ivoire, le Mali et le Niger.
Le , la Haute-Volta est reconstituée dans ses limites de 1932. Le , elle devient la République de Haute-Volta, une république membre de la Communauté française, et elle accède à l'indépendance le . Le nom Burkina Faso est adopté le .

Après l'indépendance[modifier | modifier le code]

Le premier président de la République de Haute-Volta est Maurice Yaméogo (de l'ethnie mossi, qui rassemble plus de 50 % de la population). Le , le lieutenant-colonel Aboubacar Sangoulé Lamizana (de l'ethnie samo) le remplace au pouvoir. Le , un coup d'État militaire porte le colonel Saye Zerbo au pouvoir. Celui-ci est renversé en 1982 par un autre coup d'État militaire qui place le médecin commandant Jean-Baptiste Ouédraogo à la tête de l'État et le capitaine Thomas Sankara (des ethnies peul et mossi) à la tête du gouvernement. Ce premier entre en conflit avec Sankara et le limoge de son poste de Premier ministre en mai 1983. Trois mois plus tard, le , Thomas Sankara effectue un nouveau putsch et instaure le Conseil national de la révolution (CNR) d'orientation marxiste. Le , le président Sankara rebaptise son pays Burkina Faso.
Le capitaine Blaise Compaoré (mossi) prend le pouvoir le à la faveur d'un coup d'État qu'aurait soutenu le président de la République Française François Mitterrand[9] ; au cours de ces événements, il aurait fait assassiner son prédécesseur Thomas Sankara. La mort de ce dernier est sujette à controverses[10]. La période suivant le coup d'État est baptisée « Rectification » par Blaise Compaoré.
Une nouvelle constitution est adoptée par référendum et le , Blaise Compaoré est élu président de la République (taux d'abstention 74 %). Il est réélu en 1998, 2005 et en 2010.
Les violences policières et les meurtres d'opposants au président Blaise Compaoré scandent les décennies 1990 et 2000 : Dabo Boukary en 1990 ; deux étudiants en 1995 ; Flavien Nébié (12 ans) en 2000. Tous étaient militants ou manifestants[11]. Le Burkina Faso connaît aussi des mouvements d'émeutes : en 1998 après l'assassinat du journaliste Norbert Zongo, en 2006 avec l'arrestation de certains étudiants à la suite d'une conférence de presse à l'université de Ouagadougou, en 2007-2008 contre le coût élevé de la vie[11]. En juin 2008, l'université de Ouagadougou connaît une grève massive, qui se solde par une reprise en main brutale de l'université par le pouvoir : suppression de toutes les prestations sociales étudiantes (bourses, restauration, résidences universitaires vidées en deux jours) après tirs à balles réelles sur les étudiants[12]. La révolte de 2011 secoue le pays en même temps que le printemps arabe.
En 1999, suite à la loi ivoirienne de 1998 sur le domaine foncier rural, un conflit foncier a lieu à Tabou, en côte d'Ivoire, entre Burkinabè et Ivoiriens. 17 000 d'entre eux fuient au Burkina Faso. En septembre 2000, de nouveau, un conflit foncier, à San Pedro cette fois provoque l'évacuation d'un millier de Burkinabè. Enfin, en 2001, suite à l'élection de Laurent Gbagbo, des émeutes se multiplient. 80 000 Burkinabè rentrent au Burkina Faso[13].
Le , Blaise Compaoré fait face à un soulèvement populaire contre son projet de modification de l'article 37 de la loi fondamentale limitant le nombre de mandats présidentiels, afin de se représenter en 2015[14]. À la suite des émeutes, Blaise Compaoré quitte le pouvoir et le chef d'état-major des armées. Honoré Traoré, annonce la création d'un « organe de transition », chargé des pouvoirs exécutif et législatif, dont l'objectif est un retour à l'ordre constitutionnel « dans un délai de douze mois »[15]. Le , l'armée publie un communiqué qui affirme son soutien à Isaac Zida comme président de transition[16]. Honoré Traoré en est un des signataires, ce qui implique son renoncement au pouvoir[17]. Le , le diplomate Michel Kafando est nommé président de transition[18]. Il nomme Isaac Zida Premier ministre.
Le , des militaires du Régiment de sécurité présidentielle (RSP) retiennent en otage le président et le Premier Ministre et annoncent la dissolution du gouvernement transitoire[19]. Gilbert Diendéré, ancien chef d'état-major particulier de l'ancien président Blaise Compaoré, se proclame chef d'État, dans un climat de tensions importantes au sein du pays[20]. Le coup d'État entraîne la suspension du Burkina Faso parmi les membres de l'Union africaine[21]. Le , l'armée entre à Ouagadougou pour exiger la reddition des putschistes[22]. Le jour même, le chef des putschistes annonce que le président de la transition sera « remis en selle » après que la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest a demandé à son régiment de déposer les armes.
Le , le président de la transition, à travers une allocution à la Nation annonce la fin du coup d'État et reprend son poste. Le Burkina Faso est réintégré comme membre de l'Union africaine fin septembre[23].
Le , à la suite des élection présidentielle et législatives, Roch Marc Christian Kaboré (MPP) est élu au premier tour président du Burkina Faso avec 53,49 % des voix devant Zéphirin Diabré (UPC), qui récolte 29,65 % des voix, les 12 autres candidats se partageant le reste[24].
Article détaillé : Attentats de Ouagadougou.
Le ont lieu les attentats de Ouagadougou[25], des hommes armés ont attaqué le bar Taxi Brousse, le restaurant Le Cappuccino et l'hôtel Splendid dans le centre de Ouagadougou, capitale du Burkina Faso. Ces lieux sont fréquentés principalement par des occidentaux. L'attaque terroriste est revendiquée par Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI)[26].

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